Les 23 et 24 mai 2016, plus de 9.000 représentants d’États membres de l’Organisation des Nations Unies, d’ONG locales et internationales, du secteur privé, de communautés affectées et autres parties prenantes se sont réunis à Istanbul pour le Sommet humanitaire mondial, et ce faisant, ont apporté un soutien massif à l’Agenda pour l’humanité. Le Sommet, avec la diversité des voix entendues et leur convergence autour de questions et idées stratégiques, était une première pour le secteur humanitaire. Plus de 1.500 promesses et engagements ont été pris sur la manière de mieux répondre aux niveaux inégalés de souffrance et de vulnérabilité des personnes touchées par des catastrophes naturelles et des conflits; d’en faire des agents de leur propre reconstruction; et de réunir une plus grande volonté politique afin de prévenir et mettre fin aux guerres qui causent tant de détresse.
L’Afrique occidentale et centrale au Sommet
L’Afrique occidentale et centrale était représentée au plus haut niveau. Les Présidents de la République centrafricaine, du Mali, de la Mauritanie et du Niger ont participé au Sommet, ainsi que des missions de haut niveau de la plupart des autres pays de la région. La Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC) et la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) étaient également présentes et se sont particulièrement engagées dans le nouveau réseau d’action des organisations humanitaires régionales (ROHAN).
En collaboration avec les gouvernements, les Nations Unies, les ONGI et les organisations de la société civile, la région Afrique occidentale et centrale a organisé deux tables rondes réunissant des représentants de communautés affectées qui ont abordé les questions de la crise dans le bassin du lac Tchad, de la situation au Mali, et de la radicalisation et son impact sur la stabilité dans le Sahel.
La voie à suivre
De nombreuses initiatives ont été lancées lors du Sommet, mais quelques-unes sont remarquables en termes de signification. Le lancement de la « Grande négociation » a été une initiative innovante. Elle a pour objectif de veiller à l’efficacité et à la transparence en investissant dans des actions humanitaires de première ligne au cours des cinq prochaines années. Les donateurs se sont également engagés à de nouvelles initiatives de financement pour protéger les femmes et les filles contre les violences basées sur le sexe; veiller que les millions d’enfants en situation de crise puissent continuer d’aller à l’école; répondre à l’une des priorités les plus urgentes des réfugiés et des personnes déplacées dans le monde entier; et combler le fossé entre travail humanitaire et développement en promouvant une nouvelle manière de travailler ensemble pour réduire les besoins, gérer les risques, et atteindre des objectifs communs de mettre fin aux besoins en aide humanitaire.
Traduire les engagements en actions
L’Organisation des Nations Unies s’est engagée à bâtir sur l’élan généré, et à travailler en partenariat avec les leaders mondiaux et avec toutes les parties prenantes afin de porter assistance aux personnes vulnérables dans le monde. Tous les engagements pris lors du Sommet seront alignés et repris dans un Engagement à une plateforme d’action. Cette plateforme sera accessible au public afin de permettre l’auto-responsabilisation sur les engagements pris. En septembre 2016, le SGNU fera un rapport à l’Assemblée générale sur les principaux résultats de la SHM et fera des propositions de mise en œuvre des engagements pris.
Responsabilité partagée
En Afrique occidentale et centrale, les dirigeants sont appelés à utiliser leur leadership politique afin d’anticiper les causes des crises (prévention des conflits, protection des droits, lutte contre le changement climatique, efforts de réduction des risques de catastrophes et renforcer la résilience des communautés) pour le bien-être des dizaines de millions de personnes qui luttent pour survivre. Avec un doublement de la population tous les trente ans, le nombre de personnes ayant besoin d’assistance, ou se déplaçant à la recherche d’un avenir meilleur et plus sûr, augmente à moins d’une action coordonnée urgente pour leur fournir des moyens de vivre dignement. Toutes les parties prenantes partagent cette responsabilité et doivent agir maintenant pour profiter de la dynamique mondiale et de la volonté politique générée au SHM afin d’aider les populations les plus touchées et réduire la fragilité.